Kenya’s 2022 Political Sphere Overwhelmed by Disinformation

Ahead of the August 9, 2022, general elections, Kenya has been hit by a deluge of disinformation, which is fanning hate speech, threatening electoral integrity, and is expected to persist well beyond the polls. Last month, the Kenya ICT Action Network (KICTANet) and CIPESA convened stakeholders in Nairobi to disseminate the findings of research on the nature, pathways, and effects of disinformation in the lead-up to the election, and the actions required to combat disinformation. Below is a summary of the report findings and takeaways from the dissemination event, as captured by KICTANet:

There is a lot of strange information going on around the country, and this has been happening for a while. During the Kenya Internet Governance Forum (IGF) week, the Kenya ICT Action Network (KICTANet) in partnership with the Collaboration on International ICT Policy in East and Southern Africa (CIPESA) held a workshop to disseminate a report on  Disinformation in Kenya’s Political Sphere: Actors, Pathways and Effects. The research is part of a regional study conducted by CIPESA, that explores the nature, perpetrators, and effects of misinformation in Cameroon, Ethiopia, Uganda, Nigeria, and Kenya.

As Kenya nears the 2022 general elections, disinformation remains at its peak levels, both at grassroots and national levels. The availability of sophisticated technology and its ease of use has enabled a wide range of political actors to act as originators and spreaders of disinformation.

Currently, there is no law that clearly defines or distinguishes between misinformation and disinformation. However, it is an offense to deliberately create and spread false or misleading information in the country. False publications and the publication of false information are punishable under the Computer Misuse and Cyber Crimes Act under Sections 22 and 23. It is a crime to relay false information with the intent that such information is viewed as true, with or without monetary gain. However, these same laws can also be used to silence dissent, making it a double-edged sword.

The study identifies different forms of disinformation that take place both physically and online. They include deep fakes, text messages, WhatsApp messages, and physical copies such as pamphlets and fliers. These are spread through the use of keyboard armies on social media, where politicians up to the grassroots levels hire influencers, and content creators who spread messages around them or against their opponents. This is done through mass brigading and document and content manipulation. The rationale is driven by the desire to get ahead politically or economically and is fuelled by an ecosystem that is fertile for the spread of this vice.

According to Safaricom, in the year 2017, 50% of its communications department time was spent monitoring fraud and fake information at different times. The instigators of this disinformation are influencers, politicians themselves, people they work with, and their parties.

There is a flow to how the fake news gets to the audience, and disinformation does not start with the pictures but with a plan that is part of a bigger political strategy. It starts with identifying the target audience, choosing the personnel and people to push the message, and then narrative development is done. This is followed by content development, which includes videos, pictures or memes, and audio files. Once this is done, the content is then strategically released to the unknowing public, who, without critically analyzing the information, spread it far and wide to a wider audience. This results in diminished trust in democratic and political institutions and restricted access to reliable and diverse information.

This can be addressed by having increased government engagement on social media as opposed to it being reactive only. For example, the government needs to be an active contributor to accurate information. Considering there is a space in which disinformation thrives, in particular where there is a lack of response, rumors spread. Civil society should also engage with policymakers and media representatives on enhancing digital literacy and fact-checking skills. The intermediaries should increase transparency and accountability in content moderation measures and conduct cross-sectoral periodic policy reviews.

Key Takeaways

  1. The weakest link in disinformation is the citizen, and therefore, one of the most effective ways to tackle the issue is to empower the citizenry to be able to detect and respond wisely to misinformation. If the general public is not informed, it is a lost battle.
  2. There is a thin line between misinformation and mal-information and it can easily be blurred.
  3. The Computer Misuse and Cyber Crimes Act 2018 is a double-edged sword that censors yet tries to get some accountability from the general public in regard to spreading misinformation.
  4. Safaricom reported that during the 2017 election, 50% of its time was spent monitoring fraudulent interactions.

Cartographie du lien entre Désinformation, Coupures d’Internet, Pandémies et Diaspora au Cameroun et en RD Congo

Par Richard Ngamita |

Le phénomène de la désinformation sur les médias sociaux est devenu une source de préoccupation croissante dans la politique mondiale depuis plusieurs années. Bien plus, ledit phénomène explose maintenant en Afrique subsaharienne, où les campagnes de désinformation via les médias sociaux sont de plus en plus déployées par des entités et des gouvernements étrangers pour influencer l’opinion.

Plusieurs facteurs sociopolitiques et économiques offrent un terrain propice à la désinformation dans les pays africains. L’explosion démographique avec prédominance de jeunes – dont la plupart  se connectent à l’Internet  pour la première fois via les médias sociaux, la disponibilité et l’utilisation croissantes des téléphones portables connectés à Internet, les conflits ethnico-religieux et l’insécurité sont quelques-uns des facteurs qui ont contribué à la prolifération d’informations accessibles via les médias numériques, fournissant ainsi de nouveaux canaux de diffusion rapide et d’amplification de fausses informations.

Cette montée de la désinformation dans la région constitue un nouveau test de solidité pour les nouvelles dispositions politiques et législatives en matière d’Internet. Par exemple, en mars 2020, l’Éthiopie a promulgué la loi sur la prévention et la répression du discours de haine et de la désinformation, pour lutter contre ces deux phénomènes qui ont  troublé  le pays par le passé. Cependant, il s’avère selon plusieurs observateurs que cette nouvelle réglementation gouvernementale, bien que légitime pour lutter contre le discours de haine, constitue  en même temps une menace pour la liberté d’expression et l’accès à l’information en ligne.

Au Cameroun, en vertu de la loi relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité, la publication et la propagation d’information en ligne “sans pouvoir en attester la véracité” ou justifier qu’il y avait de bonnes raisons de croire en ladite information est correcte constituent un délit. Lors d’une conférence de presse tenue en juillet 2020, René Emmanuel Sadi, ministre camerounais de la communication, s’est dit préoccupé par l’utilisation “irresponsable” des médias sociaux pour ternir l’image des fonctionnaires ou saboter les actions du gouvernement et a prévenu que ceux qui continueraient à propager de telles informations sur les plateformes de médias sociaux s’exposeraient à de lourdes peines prévues par la loi.

D’autres pays comme le Zimbabwe et la Tanzanie, disposent de lois plus générales sur les médias qui ont été utilisées pour lutter contre les fausses informations. Ces différentes lois ont été critiquées pour la menace qu’elles font peser sur les droits numériques, en particulier lorsqu’elles sont mises en place pour contrer toute opinion critique ou débat contradictoire dans des pays africains présentant des déficits démocratiques.

De nombreux pays africains, dont le Cameroun et la République Démocratique du Congo (RDC), continuent de se débattre contre la désinformation, par laquelle une mauvaise action   en ligne pourrait causer des dommages hors ligne. Ce rapport examine la situation dans ces pays, où – malgré des niveaux de connectivité relativement bas – la désinformation représente une préoccupation considérable.

En 2017, le Cameroun comptait 19,7 millions d’abonnés à la téléphonie mobile, soit un taux de pénétration de 85 %, tandis que la pénétration d’Internet était de 35,6 %. Parallèlement, la RD Congo avait un taux de pénétration d’Internet de 19,2 % en décembre 2019, tandis que le taux de pénétration de la téléphonie mobile était de 42 %.

Compréhension des conflits et désinformation

Les citoyens du Cameroun et de la RD Congo recourent à une gamme variée de sources d’information traditionnelles (notamment la presse écrite et audiovisuelle), ainsi qu’à des sources en ligne pour suivre l’actualité sociale, économique et politique. Cependant, les médias sociaux jouent un rôle de plus en plus important comme source d’informations relatives aux conflits, par le fait que les médias traditionnels sont censurés par les gouvernements respectifs.

Au Cameroun, les tensions entre les régions anglophones et francophones remontent à l’indépendance du pays en 1961. Au fil des ans, des violences mortelles et des actions de protestation ont eu lieu contre la “francophonisation” continue et la marginalisation des anglophones qui affirment que le gouvernement central privilégie la population francophone majoritaire.

En 2015, une vidéo montrant deux femmes et deux enfants abattus par des soldats dans la ville de Zelevet, dans l’extrême-Nord, a commencé à circuler sur les médias sociaux. Selon une enquête de BBC Africa Eye de juillet 2018, le gouvernement a d’abord rejeté la vidéo la qualifiant de fausse nouvelle. Cependant, Amnesty International a révélé avec des preuves crédibles que l’armée camerounaise était responsable, ce qui a poussé les autorités à se rétracter et à déclarer que les 10 soldats représentés dans la vidéo avaient été arrêtés et seraient poursuivis. Cinq ans après l’incident, un tribunal militaire a déclaré les soldats coupables et les a condamnés à des peines d’emprisonnement.

Alors que l’enquête de BBC Africa Eye sur l’incident de la fusillade a révélé que plusieurs personnes n’aimaient pas diffuser en ligne des discours de haine et des contenus graphiques sur les violences, elles reconnaissaient que ces contenus pourraient parfois révéler des informations utiles à la sécurité en particulier pour ceux qui vivent dans des zones de conflit.

Source: Twitter

En RD Congo, la succession de conflits armés a fait des millions de morts et déstabilisé le pays, avec une violence continue perpétrée par plusieurs groupes armés actifs dans la région, notamment les forces démocratiques alliées (ADF : Allied Democratic Forces), les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) et de nombreuses autres milices. La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en RD Congo (MONUSCO) opère dans la région depuis 1999 et constitue la plus grande mission de maintien de la paix des Nations Unies dans le monde.

Lors des élections tant attendues de 2018, des irrégularités électorales généralisées ont été signalées, des partis politiques concurrents prétendaient être en tête après que les résultats de divers comptages non officiels aient commencé à circuler sur les médias sociaux. Des contenus sponsorisés produits sur Google et sur Facebook ont faussement prétendu qu’Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin du président sortant Joseph Kabila, avait remporté le scrutin. Ces annonces ont été publiées avant la proclamation officielle des résultats par la commission électorale, arrivée tardivement. Il y a eu des coupures d’Internet dans les principales villes du pays, ce qui a davantage compliqué la vérification de toute information en rapport avec ces élections.

Source : Twitter

Sachant que les élections avaient été reportées de novembre 2016 à décembre 2017, puis à avril 2018, la propagation de faux résultats électoraux aurait pu prolonger le cycle d’instabilité.

Le rôle de la diaspora

La communauté de la diaspora contribue énormément à attiser les tensions en ligne dans les deux pays, souvent par le biais de faux comptes qui partagent régulièrement des contenus haineux incitant à la violence contre des factions politiques rivales.

Lors des élections de 2018 au Cameroun, il y a eu plusieurs cas de publications sur les médias sociaux en provenance de la diaspora affirmant que le président de longue date Paul Biya était mort. Biya a finalement gagné lesdites élections et deux ans plus tard, le contenu des médias sociaux, souvent en provenance de la diaspora, continue d’alimenter les tensions politiques et ethniques.

Source:  Facebook

Avec le conflit dans les régions anglophones qui provoque des appels à un État indépendant, et les séparatistes qui recherchent activement le soutien de la diaspora camerounaise, il y a un risque permanent que le contenu en ligne qualifiant le gouvernement camerounais de répressif et violent puisse entraîner des dommages hors ligne.

Source: Facebook

Quant aux messages mensongers sur les médias sociaux qui affirmaient que Shadary avait remporté l’élection présidentielle de 2018 en RD Congo, et compte tenu de la coupure de l’Internet à l’époque, tous les indices montrent que les auteurs des annonces sponsorisées et les administrateurs des comptes en question étaient des membres de la diaspora. Le compte Lumumba aime LE CONGO qui figurait parmi les principaux propagateurs des annonces, avait été créé juste avant les élections et misait sur l’héritage de Patrice Lumumba, célèbre héros de l’Indépendance. Outre le contenu revendiquant la victoire de Shadary, la page partageait également des messages provenant de plusieurs faux domaines ou sites web d’agrégation d’informations comme CongoActu24.com. Ceci constitue un autre exemple frappant de désinformation en ligne susceptible de causer des dommages hors ligne dans un environnement politique fragile.

Pandémies

À l’instar d’autres pays africains, le Cameroun et la RD Congo ont connu une recrudescence de la désinformation en ligne à propos du Covid-19, en partie liée aux sensibilités culturelles, politiques et religieuses, notamment la promotion de remèdes à base de plantes, de bains de vapeur, de l’alcool, de commentaires contradictoires et spéculatifs sur les traitements et/ou de conseils confus sur les Procédures Opérationnelles Normalisées (PON).

La propagation de la désinformation autour des maladies peut constituer un danger pour la santé publique, comme cela a été le cas au Cameroun et en RD Congo concernant Ebola et, plus récemment, le Covid-19. La désinformation sur les maladies cultive la méfiance par rapport aux données scientifiques, freine la sensibilisation, politise les actions de santé publique et sème le doute sur les motivations des autorités sanitaires.

La RD Congo n’est pas novice en matière d’épidémie, puisqu’elle a subi de plein fouet l’épidémie d’Ebola entre 2017 et 2019. En mai 2020, France 24 News a fait état d’une campagne de désinformation sur le Covid-19 en RD Congo. Les rapports de France 24 ont ensuite été corroborés par Facebook et le DFRLab, qui ont trouvé un lien entre le réseau avec un homme politique appelé Honoré Mvula. Le réseau a diffusé plusieurs propos sur le Covid-19 faussement attribuées à des personnalités publiques, notamment à l’expert français en maladies infectieuses Didier Raoult, au président français Emmanuel Macron et au président malgache Andry Rajoelina. Ces allégations ont fait le tour des pages Facebook très suivies en RD Congo. Mvula a nié les accusations portées contre lui. Facebook a dû supprimer lesdites pages.

Coupures d’Internet

Le Cameroun et la RD Congo ont l’habitude d’ordonner des coupures d’accès à l’Internet à de multiples occasions lors de protestations publiques et d’élections. En janvier 2017, la connectivité à Internet a été coupée dans la région anglophone du Cameroun suite à des appels à sa sécession de la région francophone. Cette interruption qui a duré plus de 230 jours jusqu’en mars 2018, est connue comme la plus longue coupure d’Internet sur le continent.

De la même manière, l’instabilité en RD Congo a été continuellement caractérisée par des coupures répétitives d’Internet depuis décembre 2011. Après la journée électorale relativement calme du 30 décembre 2018, le gouvernement a coupé l’accès à Internet le 31 décembre, puis a progressivement fermé les médias audiovisuels, tout en expulsant certains journalistes internationaux qui couvraient les élections. Les raisons officielles fournies par les responsables politiques étaient “afin d’éviter la diffusion de faux résultats”.

D’après des analystes, la coupure d’Internet au Cameroun a coûté à l’économie 1,67 million de dollars par jour, tandis que celle de la RD Congo coutait 3 millions de dollars par jour.

Source: Twitter

Les coupures d’Internet pendant les élections sont une tendance courante et croissante de la répression numérique, en particulier dans les pays autoritaires d’Afrique, dont les dirigeants sont au pouvoir depuis de nombreuses années. Lorsque les gouvernements imposent des blackouts médiatiques ou restreignent la libre circulation de l’information en ligne par d’autres moyens, la désinformation se développe car la vérification des faits et le débat contradictoire sont entravés. Dans le cas du Cameroun et de la RD Congo, cette désinformation, provenait en grande partie de la diaspora qui propageait un discours de haine et de fausses informations risquant d’exacerber les conflits civils et de compromettre l’intégrité électorale. À leur tour, les coupures d’accès à Internet et la désinformation propagées par des acteurs étatiques et non étatiques érodent le potentiel de la technologie pour améliorer l’intégrité électorale, l’engagement civique et la lutte contre des maladies telles que le Covid-19.

Source: Twitter

Venir à bout de la désinformation

La création de comptes de messagerie visant uniquement les  périodes électorales est devenue monnaie courante, et ils sont particulièrement inquiétants du fait que leur contenu est souvent mensonger, carrément faux ou incitatif. Cette récente émergence de campagnes en ligne via les plateformes de médias sociaux a donc soulevé d’autres préoccupations quant à la manière dont les données requises sont obtenues, au niveau de vulnérabilité des démocraties africaines face à l’ingérence étrangère, à la façon dont les algorithmes des médias sociaux sont enclins à la manipulation, et à l’éthique du fait que des pays africains soient utilisés comme terrain d’essai pour de nouvelles technologies numériques.

Alors que les efforts visant à légiférer contre la désinformation deviennent des points de pression sur les droits humains, des mesures alternatives prises en collaboration avec les opérateurs de plateformes de médias sociaux s’avèrent prometteuses. En 2020, plusieurs gouvernements d’Afrique subsaharienne ont établi des partenariats avec des plateformes de médias sociaux et d’autres intermédiaires pour lutter contre la désinformation en rapport avec le Covid-19. Plus tôt en 2018, le Cameroun a directement travaillé avec Facebook pour explorer les moyens de lutte contre la diffusion d’informations fausses et mensongères dans le pays. Entre-temps, la promotion du renforcement des capacités dans le domaine de l’utilisation du numérique et de la capacité de vérification des faits, ainsi que la sensibilisation sur ce qui constitue un contenu inacceptable sur les plateformes et à la manière de signaler un contenu répréhensible, restent des actions clés nécessaires. Par conséquent, les efforts et les autres mesures pour lutter contre la désinformation et autres contenus préjudiciables, notamment durant les périodes électorales et la lutte contre le Covid-19, nécessitent une collaboration plus étroite par rapport à celle dont nous avons été témoins jusqu’ici, entre les gouvernements, la société civile et les plateformes.

Richard Ngamita est un chercheur dans le domaine du traitement de données qui travaille actuellement sur les droits de l’homme, la désinformation et l’espionnage. Il a précédemment travaillé chez Google au sein de l’équipe contre les pourriels. Il a également mené des recherches d’investigation dans le domaine de la santé, l’agriculture et les mouvements de réfugiés.

Charting the Link Between Disinformation, Disruptions, Diseases and the Diaspora in Cameroon and DR Congo

By Richard Ngamita |

Disinformation on social media has been a growing concern in global politics for several years, and it is now exploding across Sub-Saharan Africa, where social media-based disinformation campaigns are increasingly being deployed by foreign entities and governments  to influence narratives.

Several socio-political and economic factors provide fertile ground for disinformation to thrive in African countries. The exploding youth population – with many coming online for the first time through social media – growth in the use and availability of internet-enabled mobile phones, ethno-religious conflicts, and insecurity are some of the factors that have contributed to the large amount of information accessible via digital media and provided new, fast-moving channels for spreading and amplifying false information.

This growth in disinformation in the region has presented a new stress test for emerging internet policy and legislative responses. For instance, in March 2020, Ethiopia enacted the Hate Speech and Disinformation Prevention and Suppression Proclamation to address hate speech and disinformation, which have historically troubled the country. However, it has been argued that whereas government regulation is legitimate to control hate speech, Ethiopia’s new law poses a threat to freedom of expression and access to information online.

In Cameroon, under the Law Relating to Cyber Security and Cyber Criminality, it is an offense to publish and propagate information online “without being able to attest its veracity” or truthfulness. In a July 2020 press conference, Cameroon’s Communication Minister, René Emmanuel Sadi, expressed concerns over “irresponsible” use of social media to tarnish the image of public officials or sabotage government actions and warned that those who continued to propagate such information on social media platforms would face the heavy arm of the law.

Other countries like Zimbabwe and Tanzania have broader media laws that have been used to target fake news. The various laws have been criticised for posing a threat to digital rights, especially when deployed as tools against critical opinion, the media, and dissent in African countries with democratic deficits.

Many African countries, including Cameroon and the Democratic Republic of Congo (DR Congo), continue to grapple with disinformation, with a high risk of online activity resulting in offline harm. This report reviews the situation in these countries, where – despite relatively low connectivity levels – disinformation presents a considerable concern.

As of 2017, Cameroon had  19.7 million mobile phone subscribers  representing a penetration rate of 85%, while internet penetration was 35.6%. Meanwhile, as of December 2019, the DR Congo had an internet penetration rate of 19.2%, while mobile phone penetration was 42%.

Conflict Awareness and Disinformation

Citizens in Cameroon and the DR Congo rely on a wide range of traditional sources of information (including print and broadcast media), alongside online sources to keep abreast of social, economic and political issues. However, social media has come to play an increasing role on issues related to conflict because mainstream media is censored by their governments.

In Cameroon, tensions between Anglophone and Francophone regions date back to the country’s independence in 1961. Over the years, there have been fatal violence and protest action against the continued “francophonisation” and marginalisation of English speakers who say that the central government privileges the majority French-speaking population.

In 2015, a video showing two women and two children being shot dead by soldiers in the Far North town of Zelevet started to circulate on social media. According to a July 2018 BBC Africa Eye investigation, the government initially dismissed the video as fake news. However, Amnesty International revealed credible evidence that the Cameroon military was responsible, prompting the authorities to retract and state that the 10 soldiers depicted in the video had been arrested and would be prosecuted. Five years after the incident, a military court convicted and sentenced the soldiers to imprisonment.

Whereas the BBC Africa Eye investigation into the shooting incident revealed that several people did not like to spread hate speech and graphic violence content online, sometimes they recognised that such content could include safety information, especially for those who live in conflict areas.

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Source: Twitter

In the DR Congo, a history of armed conflict has left millions dead and the country destabilised, with continued violence perpetrated by several armed groups active in the region, including the Allied Democratic Forces (ADF), the Democratic Forces for the Liberation of Rwanda (FDLR), and numerous militias. The United Nations Organization Stabilization Mission in the DR Congo (MONUSCO) has operated in the region since 1999 and is the largest UN peacekeeping mission in the world.

During the 2018 elections that had been long awaited, there were reports of widespread election irregularities, with competing political parties claiming to be in the lead as several unofficial tallies started to circulate on social media. Sponsored content from Google and Facebook falsely alleged that former President Joseph Kabila’s surrogate, Emmanuel Ramazani Shadary, had won the elections. The ads were published before the official results announcement by the Electoral Commission, which had been delayed. There were internet shutdowns in key cities, which made it even harder for fact checkers to verify any information related to the elections.

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Source : Twitter

Considering the elections had been postponed from November 2016 to December 2017, and then to April 2018, the circulation of false election results could have prolonged the cycle of instability.

 Role of the Diaspora Community

The diaspora community is a huge contributor to the inflaming of tensions online in both countries, often through fake accounts that regularly share hateful and inciting content against rival political factions.

During the 2018 elections in Cameroon, there were several instances of social media posts from the diaspora claiming that long-serving President Paul Biya had died. Biya went on to win the disputed elections, and two years on, social media content, often from the diaspora, continues to fuel political and ethnic tensions.

Cameroon
Source:  Facebook

With the conflict in Anglophone regions leading to calls for a break-away state and separatists actively seeking support from the Cameroonian diaspora, there is an ongoing risk that online content that depicts the Cameroonian government as repressive and violent could result in offline harm.

Source
Source: Facebook

As for the social media posts falsely claiming that Shadary had won the 2018 presidential election in DR Congo, considering the internet disruption at the time, indications are that the perpetrators of the sponsored ads and admins of the accounts in question were based in the diaspora. Lumumba aime LE CONGO (Lumumba loves Congo), which was among the key propagators of the ads, had been created just before the elections and traded on the likeness of Patrice Lumumba, a famous independence leader. Besides content claiming victory for Shadary, the page also shared posts from several fake domains or news aggregation websites like CongoActu24.com. This was another example in which disinformation had the potential to lead to offline harms within a fragile political environment.

Congo

Pandemics

Like in other African countries, Cameroon and DR Congo have seen a surge in Covid-19 disinformation online, some of it pegged on cultural, political and religious sensitivities including promotion of herbal remedies, steaming, alcohol, contradictory and speculative reports about treatments and/or confusing guidance about standard operating procedures (SOPs).

The spread of disinformation around diseases can be a public health risk, as has been the case in Cameroon and the DR Congo regarding Ebola and, more recently, Covid-19. Disease disinformation undermines confidence in underlying science, slows down sensitisation, politicises health activities and questions the motives of health officials.

DR Congo is no novice to pandemics, having borne the brunt of the Ebola outbreak between 2017 and  2019. In May 2020, France 24 News reported a Covid-19 fake news campaign in DR Congo. The France 24 reports were later corroborated by Facebook and DFRLab, which linked the network to a politician called Honore Mvula. The network carried several Covid-19 false claims attributed to public figures including French infectious disease expert Didier Raoult, French president Emmanuel Macron and Madagascar president Andry Rajoelina and these made rounds on Congolese Facebook pages, recording a high rate of engagement. Mvula denied the allegations against him. Facebook took down the pages.

FFRDC

Internet Disruption

Cameroon and DR Congo have a history of ordering internet disruptions on multiple occasions during public protests and elections. In January 2017, internet connectivity was restricted in the Anglophone region of Cameroon following dissent and calls for succession from the Francophone region. The disruption, which lasted for over 230 days until March 2018 is recorded as the longest internet shutdown on the continent.

Similarly, in the DR Congo, instability in the country has been continuously characterised by persistent internet shutdowns since December 2011. Following a relatively peaceful voting day on December 30, 2018, the government shut down the internet on December 31 and progressively, broadcast  media, and expelled some international journalists reporting on the elections. The official reasons provided by policymakers were “to avoid fake results from circulating”.

According to analysts, the internet shutdown in Cameroon cost the economy USD 1.67 million per day, while the shutdown in DR Congo  cost the economy USD 3 million per day.

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Source: Twitter

Internet shutdowns during elections are a common and growing trend of digital repression especially in authoritarian countries in Africa, whose leaders have been in power for many years. When governments impose information blackouts or curtail the free flow of information online through other means, disinformation thrives as fact-checking and the production of counter-narratives are hampered. In the case of Cameroon and DR Congo, that disinformation, much of it originating from the diaspora, propagates hate speech and disinformation that threaten to exacerbate civil strife and undermine electoral integrity. In turn, the shutdowns and the disinformation propagated by state and non-state actors, are eroding technology’s potential to enhance electoral integrity, to civic engagement and the fight against diseases such as Covid-19.

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Source: Twitter

Overcoming Disinformation

Accounts of targeted messaging during elections have become common, and they are particularly concerning as the content of the messages is often misleading, out-rightly false, or inciting. This recent rise of online campaigning through social media platforms has thus raised further concerns about how the required data is obtained, the extent to which African democracies are vulnerable to foreign interference, the ways in which social media algorithms are prone to manipulation, and the ethics of using African countries as a testing ground for new digital technologies.

Whereas efforts to legislate against disinformation are human rights pressure points, alternative countermeasures, in collaboration with social media platform operators, hold some promise. In 2020, several sub Saharan African governments partnered with social media platforms and other intermediaries to fight Covid-19 disinformation. Earlier in 2018, Cameroon directly engaged with Facebook to explore opportunities for fighting the spread of false and misleading information within the country. Meanwhile, promoting digital literacy skills and fact checking capacity, and creating awareness about what is unacceptable content on platforms and how to report objectionable content, remain key needed actions. Hence efforts and other measures to combat disinformation and other harmful content, including around elections and in the fight against Covid-19, require closer collaboration between governments, civil society and platforms than we have witnessed this far.

Richard Ngamita is a Data Researcher who currently works on human rights, disinformation and espionage. He previously worked at Google with the Spam team. He has also led investigative research across health, agriculture and refugee movements.

“Fake News” and Internet Shutdowns in Africa – What is to be Done?

By Jimmy Kainja |
Malawian lecturer and  blogger, Jimmy Kainja participated at the Forum on Internet Freedom in Africa 2017. He shares some insights on fake news and internet shutdowns post the Forum.

In 2016 after attending my first Re:publica, a techie conference in Berlin, I wrote of a need for Africa to have what I called a “collective thinking space” where like-minded actors on the African continent would converge to share ideas and inspire each other. The Forum on Internet Freedom in Africa, 2017 (FIFAfrica17) which was held in Johannesburg, South Africa which I recently attended was the type of gathering that I wrote about in 2016.

Organised by Corroboration on International ICT Policy for East and Southern Africa (CIPESA) and co-hosted by the Association for Progressive Communication(APC), the peak of FIFAfrica17 was the launch of two important reports by CIPESA: State of Internet Freedom in Africa 2017 and the Cost of Internet Shutdowns in Africa. The reports highlight how influential new technologies, specifically the Internet have become in African politics over the years. Speaking at the Forum, Google’s Fortune Mgwili-Sibanda, observed that not withstanding the low Internet penetration rate on the continent, the Internet today has become important to African politics in a similar way that broadcasting was in the age of coups in Africa.

State broadcasting stations were always among the first institutions to be ceased by successful coup leaders so they could announce their victories and spread propaganda. Today, noted Mgwili-Sibanda, authoritarian states are quick to shutdown the Internet to maintain power and control. The age of the Internet has arrived in Africa and it is only right that Africans engage with new technologies critically – FIFAfrica17 provided that space.

Apart from critical issues concerning security and gender equality online, cost of the Internet, freedom of expression, access to information and privacy online, there were two specific issues that stood-out for me: “fake news” and of Internet shutdown. “Fake news”, perhaps I happened to sit on its discussion panel and Internet shutdowns because for the first-time I got to meet people who have directly been affected by fake news and they spoke passionately about it.

Some thoughts on these two issues:

“Fake news”

We must first understand that the central problem with “fake news”, and this is why it matters, is the centrality of access to information in democratic societies. Information is a pre-requisite for citizen’s public participation, and meaningful public participation can only be realised when citizens have accurate and critical information. This can only be realised through free and independent media providing accurate and verified information, not “fake news”.

Of course “fake news” has always been around in various forms and guises – it is still the same today. There are “fake news” producers only using it as click-baits, the motive here is nothing more than monetising. Then there is “fake news” informed by cultural myths – in Africa, certainly in Malawi where I come from, you always have media reporting on cases such as witchcraft planes having landed somewhere, is this not “fake news”? Then the most critical one: deliberate “fake news” aimed at deceiving the audience, harming someone, maintaining or attaining power.

The first version of “fake news” is likely to drift away as society figures out this disruptive technology. The second version is harmless – societies are bound and they exist by cultural beliefs and myths. We must be worried with the third version of “fake news” as it is politically motivated and its consequences have a greater impact in society.

In some cases there is nothing that media institutions can do to stop the spread of “fake news”, and this is one of the reasons that the “fake news” phenomenon is technology specific – the Internet. Yet, this also emphasises the critical role that journalists have in ensuring that the public have access to accurate and credible information.

Verification and fact-checking in journalism have never been so important. It is also the only way that journalism is going to maintain its credibility intact. As the saying goes, it is better to be late and accurate than break inaccurate or incorrect news.

Internet Shutdowns

The cost of Internet shutdowns is colossal as indicated in the report launched at FIFAfrica17. Yet, for paranoid political leader trying to maintain control and power, there is no price that cannot be paid.

But then it is crucial to appreciate that Internet shutdowns involve two players – government and service providers. Governments are interested is shutting down the Internet to close off citizens expressing their dissatisfaction and misgivings about the government. While service providers have to abide by government orders or risk loosing operating licenses. Service providers are not charity organisations – their prime motive is to make profits.

This leaves civil society to battle for open and accessible Internet for all, against the collusion between governments and service providers. Gatherings such as FIFAfrica17, though seemingly techie niche, are thus very important for activists, civil society groups, academia etc. to bang heads, share experiences and chart the way forward.

If everything in the past has failed to bring about African consciousness and solidarity among the huge diversity of Africans then Internet is proving an exception. According to a 2015 Portland Communication study, “Africa Tweets” the political #hashtags in Africa show that there is more solidarity among Africans online – or at least on Twitter. South Africa’s #feesmustfall hashtag was more popular in Egypt than South Africa itself, for example.

This article was first published on Jimmy Kainja’s blog Spirit of Umunthu